
Le 18e chapitre du Coran, intitulé « La Caverne », provient des premières révélations faites à La Mecque au début de la mission du prophète Mohammed. Il s’agit d’un chapitre que nous sommes encouragés à réciter chaque vendredi. Ce chapitre contient quatre récits qui ne figurent nulle part ailleurs dans le Coran. Chacun de ces récits évoque une épreuve que nous sommes susceptibles de rencontrer au cours de notre vie. Allah dit au début de ce chapitre : « Nous avons fait de ce qui est sur la terre un décor pour elle, afin de tester les hommes et de voir qui d’entre eux est le meilleur en actions. » [18:7]
La première épreuve est celle de la persécution en raison de ses croyances et de sa foi. On la trouve dans l’histoire du peuple des cavernes, qui a donné son nom au chapitre. L’histoire du peuple des cavernes est centrée sur un groupe de jeunes croyants qui vivaient dans une société incrédule et polythéiste. Ces jeunes étaient persécutés pour leurs croyances. Le roi et le peuple de la ville ne voulaient pas laisser les jeunes croire en un seul Dieu véritable.
Le roi était connu pour sa tyrannie et son oppression. Il tuait ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui. Les habitants de la ville n’appréciaient pas non plus la nouvelle foi des jeunes hommes. Eux non plus n’étaient pas disposés à les défendre ou à soutenir leur choix. Craignant l’oppression, l’emprisonnement et la mort, les jeunes hommes ont choisi de quitter leur ville et de fuir pour leur foi. Allah les loue pour ce choix.
Il n’est pas facile de se sacrifier pour ses convictions, surtout lorsque le prix à payer est sa maison, sa famille et ses amis. Lorsque les jeunes hommes eurent fait leur choix et décidèrent de se reposer dans une grotte, Allah les honora d’un miracle spécial, qui est conservé dans le Coran. Ils dormirent pendant trois siècles, afin qu’Allah puisse leur montrer Sa Miséricorde et Sa Faveur. Tel est le sort réservé à ceux qui choisissent Allah plutôt que les autres et se sacrifient pour Lui.
La deuxième épreuve évoquée dans ce chapitre est illustrée par l’histoire de l’homme qui possédait deux jardins. L’histoire tourne autour de la richesse et de la manière dont elle constitue une épreuve. Allah avait comblé cet homme de richesses : des jardins fruitiers et des rivières. Il ne lui manquait rien. De plus, il jouissait également de la bénédiction d’avoir des enfants, des serviteurs et d’autres soutiens.
Mais tout cela ne fit que le rendre arrogant et hautain. Il rabaissait son ami moins fortuné et se moquait de ses conseils de remercier Allah pour les bienfaits dont il jouissait. Il pensait naïvement que sa richesse et sa main-d’œuvre étaient un signe de l’amour et de l’acceptation d’Allah. Sinon, pourquoi aurait-il reçu de telles bénédictions ? Par conséquent, même s’il devait y avoir une résurrection, Allah qui l’aimait et l’avait comblé de telles bénédictions dans cette vie ne ferait que multiplier ses bienfaits dans l’au-delà.
Allah détruisit la richesse de cet homme pour lui montrer, ainsi qu’à nous, que la richesse de ce monde n’est pas un signe de la satisfaction ou du mécontentement d’Allah, mais plutôt une épreuve à travers laquelle Allah examine notre croyance, nos actions et notre caractère. Ce n’est pas la richesse en soi qui importe, mais la manière dont nous la gagnons et la dépensons.
La troisième histoire unique de ce chapitre est celle de Moïse et du serviteur d’Allah alKhadir. C’est une histoire où la connaissance devient une épreuve car savoir c’est d’abord être plein d’humilité et reconnaître que ce qui nous échappe du savoir et la connaissance est beaucoup plus important que ce qu’on peut savoir.
Moïse se tenait un jour parmi son peuple et prononçait un sermon. On lui demanda alors qui était le plus savant parmi les hommes. Il répondit qu’il était le plus savant au lieu de dire « Allah est Plus Savant ». Allah voulut l’éduquer, ainsi qu’à nous tous d’éviter toute forme de prétention. Allah ordonna à Moïse de se rendre à la jonction des deux mers où il trouverait quelqu’un plus savant que lui dans certains domaines.
Moïse, le messager d’Allah, entreprend alors un voyage avec alKhadir au cours duquel ils rencontrent trois situations étonnantes où Moïse ne parvient pas à comprendre la sagesse des actions de alKhidr. La brèche du navire, le meurtre du jeune garçon et la réparation du mur en ruine sont ensuite expliqués à Moïse à la fin de leur voyage. Cette histoire regorge de leçons et de leçons de vie qu’il faudrait un article entier pour toutes les aborder. Il suffit juste de dire que Moïse, l’un des plus grands et influents messagers d’Allah, a appris une leçon de l’humilité devant Allah.
La quatrième et dernière histoire concerne le roi qui a conquis l’Orient et l’Occident. L’histoire de Dhul-Qarnayn concerne l’épreuve du pouvoir, de l’autorité et de l’influence. Lorsque Dhul-Qarnayn eut conquis l’Occident, Allah mit à l’épreuve son immense pouvoir et la manière dont il l’utiliserait. Au lieu de tomber dans l’un ou l’autre extrême, à savoir traiter tous ses sujets avec dureté ou avec gentillesse, Dhul-Qarnayn a instauré la justice.
Cette justice était la marque de Dhul-Qarnayn lorsqu’il est parti à la conquête de l’Orient et des terres situées entre l’Orient et l’Occident. Sa justice, sa compassion et sa bonté sont encore plus mises en évidence dans la manière dont il a traité les personnes qui lui ont demandé son aide contre l’oppression de Gog et Magog.
Bien que cette histoire parle du pouvoir au plus haut niveau, c’est le même concept de justice et de compassion qui nous aide à gérer le pouvoir à tous les niveaux et sous toutes ses formes. Les parents ont un certain pouvoir sur leurs enfants, un mari sur sa femme, un employeur sur ses employés, etc. C’est cette responsabilité que le Messager Mohammed soulignait dans sa célèbre déclaration : « Vous êtes tous des bergers et chacun de vous est responsable de son troupeau. »